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Les priorités et le budget du gouvernement Legault, pas des Québécois·es

Publié le 22 mars 2019


Dans son discours, le ministre a déclaré avoir “trouvé des finances publiques en bon état” en arrivant en octobre. “Peut-être que dans les livres comptables, ça allait bien, mais sur le terrain, c’était une autre histoire”, commente Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition. “Ça fait plus de dix ans que les budgets de la Santé et des services sociaux (SSS) sont inférieurs au maintien du niveau de services et de soins, on parle d’un manque accumulé de plusieurs milliards de dollars juste pour répondre aux besoins de base, sans rien ajouter, et tout ce que nous dit le ministre, c’est que son budget et ses investissements vont maintenir ce manque, sans plus. Il n’y a pas de quoi être fier”, continue M. Benoit.

La Coalition n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi le gouvernement se refuse d’attaquer l’un des postes budgétaires les plus dispendieux inutilement pour les finances publiques, à savoir le régime d’assurance médicaments hybride privé public. “Lors de son passage au huis clos, j’ai demandé au ministre s’il avait lu tous les rapports et études qui ont été envoyés à ses prédécesseurs démontrant qu’on pourrait économiser jusqu’à 3 G $ par année en rendant entièrement publique notre assurance médicaments. Il m’a répondu qu’il discutait de cela avec le fédéral. J’ai ajouté que c’était dans son champ de compétence, comme l’avait dit la ministre McCann, qu’il pouvait agir seul, comme le gouvernement l’avait fait en 1996 en mettant sur pied le régime actuel. Il m’a répondu que ce n’était pas le moment de discuter de cela aujourd’hui, et il est parti rapidement”, raconte M. Benoit. “Si ce n’est pas le moment de discuter de finances publiques le jour du dépôt du budget, je me demande bien quand est-ce que ce sera pertinent”, demande M. Benoit.

Le Plan budgétaire du gouvernement prévoit des investissements additionnels de 7,3 G $ pour deux missions qu’il juge prioritaires : 2,4 G $ sur 5 ans en Éducation et enseignement supérieur, et 4,9 G $ sur 6 ans en Santé et Services sociaux. “Avec des économies de 3 G $ par année sur le prix des médicaments, le gouvernement pourrait doubler ses investissements sur 5 ans, sans que ça ne lui coûte plus cher, et là, on pourrait rattraper le manque à gagner accumulé sous les régimes libéraux Charest-Couillard, et le ministre pourrait se vanter de vraiment répondre aux besoins grandissants de la population”, dit M. Benoit.

La Coalition est encore plus déçue de la place réservée à la lutte au réchauffement climatique. Le ministre écrit que son gouvernement “répondra à l’urgence climatique, et qu’il le fera en s’assurant que les Québécois ne soient pas pénalisés”. Et il annonce des investissements de près de 1 G $ sur deux ans. “Il est difficile de penser que le gouvernement a vraiment saisi l’urgence d’agir contre le réchauffement climatique : ce thème est le cinquième sur les sept que compte le budget”, fait remarquer Jacques Benoit. “Avec les impacts immédiats, et en augmentation, sur la santé de la population, et l’hypothèque grandissante que cela fait peser sur l’avenir de notre jeunesse, le ministre avait la chance de présenter la lutte au réchauffement climatique comme celle autour de laquelle s’articulent tous les autres axes d’intervention gouvernementale. Ce n’est pas un élément parmi d’autres, c’est celui qui va déterminer nos conditions de vie et de santé pour plusieurs décennies, voire notre survie. Il nous faut changer radicalement la façon de répondre à nos besoins en société. Ce n’est pas un détail, c’est fondamental”, affirme M. Benoit.

La Coalition craint entre autres les prochaines canicules de l’été qui vient, et leurs impacts sur la population. Solidarité santé rappelle que lors d’épisodes de chaleur extrême, les personnes particulièrement vulnérables sont les bébés et les jeunes enfants, les personnes âgées, les personnes souffrant de troubles cognitifs ou de santé mentale, les personnes atteintes d’une maladie chronique et les personnes consommant certaines classes de médicaments. De même certains facteurs de risque augmentent la vulnérabilité, comme les personnes vivant seules, sans réseau de soutien, les personnes vivant dans un état de pauvreté, les personnes travaillant à l’extérieur ou dans un environnement chaud, et les personnes pratiquant un sport ou une activité intense à l’extérieur. Et l’addition ou la combinaison de plusieurs critères en augmente le degré de dangerosité.

La Coalition rappelle également que l’été dernier, le personnel des établissements de SSS devait, en plus de ses tâches régulières, courir pour tenter de rafraîchir un tant soit peu les personnes sous leurs soins. Solidarité santé aurait apprécié que le gouvernement se préoccupe du personnel qui prend soin de celles et ceux qui ont besoin de soins et services.

“Mais ce n’est pas le cas”, dit M. Benoit. Puis, à l’intention des élus, il ajoute : “Vous avez raison, messieurs Legault, Girard et Dubé : ce que vous nous avez présenté aujourd’hui, ce sont vos priorités, votre budget, pas ceux des Québécoises et des Québécois”, conclut-il.


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