Galt, gazoduq, GNL Québec, Goldboro, Non ! Zéro soutien aux énergies fossiles !
Publié le 15 avril 2021
Ce texte fait partie d’une série de 15 articles qui visent à faire connaître le Plan des Chantiers de la DUC, élaboré par l’équipe de Group Mobilisation (GMob) dans le cadre de la “Déclaration citoyenne universelle d’urgence climatique”, qui a été reconnue par 525 municipalités représentant 80 % de la population québécoise.
Des Universitaires (3 de 15) – Les médias sont remplis de nouvelles pour le moins instructives sur les réelles volontés climatiques de nos gouvernements.
Tout d’abord, le gouvernement Legault a fait adopter en décembre 2019 le Projet de loi 34. Par cette loi, il retire Hydro-Québec du contrôle de la Régie de l’Énergie, favorise l’augmentation des tarifs et soustrait du regard public tous ses “projets d’investissement en infrastructures” qui pourraient nous coûter cher, comme celui servant à la méga-usine de liquéfaction de GNL Québec.
Faut-il s’étonner que le premier ministre se soit ensuite permis de vanter ce projet de gaz naturel, le jour même de la présentation de son Plan vert ? Soutenir un tel projet et admettre, du même souffle, son incapacité à livrer les réductions attendues de gaz à effet de serre (GES) pour la période 2020-2030 est plutôt déconcertant.
Énergie Saguenay, promu par GNL Québec, est présenté par certains comme la pierre angulaire de l’économie du Saguenay–Lac Saint-Jean, voire du Québec, alors que plus de 110 000 signataires s’y sont opposés et que plus de 90 % des 2 533 mémoires déposés au BAPE y sont défavorables. Nos propres mémoires ont démontré la non-pertinence du projet et les procédés douteux du promoteur. Il faut savoir que, depuis des lustres, ces sociétés sont passées maîtres dans l’art de maquiller la réalité. D’ailleurs, GNL Québec, qui chapeaute GNL Québec et Gazoduq, a même changé de nom en février dernier pour devenir la “Société en commandite Symbio Infrastructure”, espérant sans doute nous faire oublier qu’il s’agit d’une société qui investit dans le gaz naturel liquéfié fossile issu de la fracturation dite hydraulique.
Qu’à cela ne tienne, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, persiste et signe : pour lui, le gaz naturel liquéfié est une “énergie propre”. Et, en dépit des effets délétères du pétrole sur le climat, il a supporté des projets comme Keystone XL (malgré le refus annoncé de Joe Biden), Teck Frontier (en dépit du caractère extrêmement polluant des sables bitumineux), et il défend encore la ligne 5 d’Enbridge (qui menace les Grands Lacs et l’eau potable de millions d’Américains).
Comme si ce n’était pas suffisant, les accords de libre-échange, dont le Canada est signataire, risquent de jouer de tout leur poids. La poursuite de Lone Pine Ressources contre le Canada, pour avoir empêché des forages dans le fleuve devant Trois-Rivières, en est un bon exemple. Plus inquiétant encore est le Traité sur la charte de l’énergie qui protège les investissements étrangers dans les énergies fossiles et qui assujettit déjà un grand nombre de pays.
Et c’est sans compter les demandes répétées d’aide gouvernementale de ces compagnies multimilliardaires, comme celle de 925 millions de dollars de Pieridae pour relancer l’usine de GNL de Goldboro, des demandes qui portent malheureusement fruit auprès des banques, comme le souligne une récente étude.
La réalité du réchauffement climatique commanderait d’agir bien autrement.
À l’évidence, une sortie urgente des énergies fossiles est impérative, mais elle sera insuffisante. À défaut de respecter intégralement les capacités de la planète, un problème de soutenabilité demeure. La biocapacité a ses limites, verrons-nous.
(Tiré de la Fiche C-DUC 2 du Plan de la DUC.)
* Membres du regroupement Des Universitaires
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Marc Brullemans *, Ph.D. Biophysique, Membre du Collectif scientifique sur la question du gaz de schiste et les enjeux énergétiques au Québec
Jacques Benoit *, D.E.S.S. Développement économique communautaire