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Les poètes morts n’écrivent pas de romans policiers, de Björn Larsson

Publié le 8 octobre 2013


Depuis la publication de son roman Long John Silver en 1995 (version française), qui retrace la vie du héros de L’île au trésor de Stevenson, traduit depuis en dix langues, Björn Larsson est devenu l’un des écrivains suédois contemporains les plus connus à l’étranger. Écrivain à la plume bohème, chacun de ses ouvrages est une invitation au voyage, où le romanesque se met au service de l’intelligence.

Né à Jönköping en Suède en 1953, il a vécu aux États-Unis, en France et en Irlande, dont six ans à bord d’un bateau à voiles, le Rustica. Navigateur chevronné, il a parcouru les mers du Nord de l’Écosse à l’Irlande, du pays de Galles à la Bretagne et à la Galice.

Professeur à l’Université de Lund en Suède, Björn Larsson est aussi traducteur du danois, de l’anglais et du français, philologue et critique. Il a commencé l’exercice du métier d’écrivain en 1980, en publiant un recueil de récits, et a fait éditer son premier roman en 1992, Long John Silver (version française en 1995).

Le Capitaine et les rêves (Grasset), paru en 1999, lui a valu le Prix Médicis étranger.

Parcourue par les thèmes de la mer et du voyage, son oeuvre éclectique révèle une justesse et une finesse d’esprit remarquable. Il publie Le mauvais oeil en 2001 et La véritable histoire d’Inga Andersson en 2004 (Grasset). Auteur polyglotte, Björn Larsson écrit Besoin de liberté directement en français (Seuil, 2006). Avec Le rêve du philologue (Grasset, 2009), son précédent livre, l’écrivain suédois confirmait une fois de plus son talent de conteur, en croquant, dans neuf nouvelles, le portrait de scientifiques, d’universitaires, d’explorateurs, qui tentent de comprendre le sens de leurs recherches.

Björn Larsson est membre du jury du Prix Nicolas Bouvier, prix qui depuis 2007 récompense des romans de voyage. La plupart de ses romans sont publiés en format poche.

Résumé du roman

Le voici qui nous présente d’abord Karl Petersen, directeur littéraire de la vénérable maison d’édition Amefors & fils.

Exigeant, celui-ci sait que “publier à grand renfort de publicité des livres qui ne sont pas à la hauteur, c’est saper la confiance du public, et, au bout du compte, creuser sa propre tombe”.

Petersen a réuni deux de ses proches collaborateurs afin de leur parler de Jan Y. Nilsson, l’un des plus grands poètes suédois et aussi l’un de ceux qui ont le moins de succès sur le plan commercial. Nilsson a renoncé à tout compromis. Il vit pour son art sur une péniche de façon précaire.

L’éditeur a persuadé le poète de changer radicalement de registre et d’écrire un roman policier. En lui promettant l’assistance de l’un des meilleurs auteurs de polars du pays, Anders Bergsten.

Petersen a déjà vendu les droits du livre aux plus prestigieuses maisons d’édition d’Europe et la publication doit avoir lieu simultanément dans plusieurs pays.

Pour Nilsson, s’essayer au polar va lui permettre de faire son devoir de citoyen, de régler ses comptes avec “les rapaces de la finance”. Il a déjà un titre : “L’homme qui n’aimait pas les riches”, une intrigue avec un assassin, un policier et une enquête.

Karl Petersen arrive donc, non sans quelques inquiétudes, dans le port d’Helsinborg, avec une bouteille de champagne et le contrat du poète Jan Y. Nilsson. Mais le poète acceptera-t-il de le signer ? Se résignera-t-il à sacrifier sa réputation et à se plier aux lois du marché ? Lorsque Petersen découvre Jan Y. Nilsson, pendu, un stylo planté dans le cou, la réponse semble évidente.

Le commissaire Martin Barck, qui, depuis son enfance, rêve de devenir poète, est chargé de l’enquête. Il n’a aucun doute : les poètes ne se font pas assassiner, ils se suicident. Pourtant, les mobiles ne manquent pas et il s’agit bien d’un assassinat…

Bibliographie

  • Le Cercle Celtique (Denoël mars 1995, Folio octobre 1998) roman policier
  • Long John Silver (Grasset avril 1998, Livre de poche février 2001)
  • Le Capitaine et les rêves (Grasset mars 1999, Livre de poche mai 2002)
  • Le mauvais oeil (Grasset mars 2001, Livre de poche avril 2005)
  • La sagesse de la mer. Du Cap de la colère du Bout du monde (Grasset mai 2002, Livre de poche novembre 2005)
  • La véritable histoire d’Inga Andersson (Grasset avril 2004, Livre de poche avril 2006)
  • Besoin de liberté (Seuil février 2006)
  • Huit nouvelles - Collectif (Calmann-Lévy décembre 2008)
  • Le rêve du philologue. Nouvelles sur la joie de la découverte (Grasset avril 2009)
  • Les poètes morts n’écrivent pas de romans policiers (Grasset 2012)

Commentaires

C’est un roman qui saura plaire aux amateurs de polar et de poésie, ce que je suis. Comme le précise l’auteur : “Un genre de roman policier qui fait la part belle à la poésie”.

C’est un livre qui séduit autant par les mots que par l’intrigue. Que ce soit le rythme des mots ou du suspense, le lecteur demeure curieux de découvrir où le mènera cette histoire.

Nos protagonistes vont essayer d’élucider ce meurtre déguisé en suicide, mais c’est aussi une réflexion sur la littérature de sa valeur commerciale au détriment de la qualité de l’écriture, de ses dérives vers un pur produit de consommation.

“La littérature est devenue un produit de consommation avec date de péremption, comme la viande et les légumes des supermarchés. Même les bibliothèques avaient commencé à faire le ménage sur leurs rayonnages pour privilégier les nouveautés que tout le monde lisait.”

L’auteur relate que ce genre de littérature a pris trop de place dans le paysage littéraire suédois et propose au lecteur de s’aventurer vers une autre littérature.

“On publie une quantité de polars chaque année en Suède. Il n’y aura bientôt plus personne pour écrire autre chose.”

Le roman est ponctué de poésie, celle du poète breton Yvon Le Men qui prête sa plume au poète du roman Jan Y. Nilson. On se laisse séduire par la poésie un peu moins par le dénouement de l’intrigue. On se questionne sur la vraisemblance de certains gestes de l’éditeur.

“Au total, l’enquête en avait beaucoup plus appris à Barck sur la poésie que sur l’identité du meurtrier.”

Je suis un peu ambivalente ; j’ai aimé cette prose où se mêlent poèmes, roman dans le roman (puisque parfois on lit le roman du poète) et l’enquête policière autour de ce poète assassiné.

À relire, mais aussi je veux lire d’autres romans de cet auteur. Un auteur à découvrir !

Danielle Roy
Membre du club de lecture de la Bibliothèque municipale


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