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Jour et nuit

Publié le 14 mai 2018


C’est avec ce texte que je mets fin aujourd’hui à la chronique “Un oiseau dans ma cour”. Merci à tous mes lecteurs, merci au Tam-Tam.

Nous sommes faits d’ombre et de lumière, mais nous aimons bien croire que seule la lumière nous définit. Entendons par “lumière”, ce côté reluisant qui suscite l’approbation des autres ou qui répond aux normes de ce “petit juge” qui vit en chacun de nous.

L’ombre, elle, c’est cette partie de notre personnalité que nous nous refusons à nous-mêmes, souvent parce que nous avons compris qu’il valait mieux la réprimer pour ne pas perdre l’affection des personnes importantes de nos vies (menace plus souvent imaginée que réelle, mais c’est ainsi !). Cette partie de nous-mêmes, nous avons appris à la juger “inférieure” ou “négative” et, pour s’en défendre, pour éviter de la regarder en face, nous l’enfouissons dans la nuit de notre être, estimant qu’elle ne mérite pas de vivre au grand jour. Par un mécanisme de clivage, nous instaurons en nous un mur séparateur qui définit ce que sera, d’un côté, le bon gars, la bonne fille, et de l’autre, le méchant, la méchante. C’est ce qui se trouve de l’autre côté du mur, l’inacceptable à nos propres yeux, qu’on appelle “l’ombre”.

Cette ombre, qui demeure souvent inconsciente (à moins que nous nous efforcions de perforer le mur), nous avons tendance à la projeter sur les autres (ils sont comme-ci, ils sont comme ça, mais nous, jamais !). Ce principe de projection, que nous croyons comprendre depuis peu grâce à la psychologie moderne, est pourtant compris depuis longtemps, et il est d’ailleurs présent dans plusieurs textes appartenant à la tradition philosophique et à la tradition religieuse. On a qu’à penser à la parabole de la poutre et de la paille : il est plus facile de voir la paille dans l’oeil de l’autre que la poutre dans notre propre oeil.

Essayez de vivre sans jamais prendre conscience de votre ombre et vous vous verrez pris d’un mal-être (ennui, angoisse) voire d’un malaise (ce que Freud appelait la névrose). Être ou paraitre ? Le texte suivant énonce ce dilemme.

Jour et nuit

Il est vrai qu’être
Peut mal paraitre
Mais l’ennui
C’est qu’à ne paraitre
Je m’ennuie
Quelle vie
Quand on s’ennuie !

Sans nuit
Sans l’ombre d’une nuit
N’affichant que figure
Du meilleur de mes jours
Refusant les aveux
De mon coeur malheureux
Qui sans cesse se défile
Alors que se faufilent
De si sombres envies
Dans l’épaisse fêlure
De mes brillants discours

Que vienne la nuit
Que vienne la vie
La vie vraie
Avec son blé et son ivraie


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