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IRIS

Chronique de l‘Institut de recherche et d'informations socio-économiques

 

Priorité aux créanciers

Publié le 14 octobre 2016


On ne peut reprocher sa constance au gouvernement. Depuis la dernière élection, les choses ont été mises au clair : les dépenses sociales de l’État doivent être sévèrement amputées afin de “reconquérir notre marge de manoeuvre”. La logique est simple, si Québec veut pouvoir dépenser dans l’avenir, il faut couper aujourd’hui.

Cependant, ce n’est pas toutes les dépenses qui ont droit à cette austérité. D’un côté il y a les dépenses de programmes qui ne peuvent compter que sur de maigres augmentations qui, ces dernières années, ne couvraient même pas l’inflation et la croissance démographique. De l’autre, il y a le Fonds des générations dont les versements sont généreusement revus à la hausse.

Le Fonds des générations : des dépenses qui explosent

Nous “fêtons” cette année les dix ans de ce fameux Fonds. Mis en place pour gérer notre endettement, le fait est qu’il coûte de plus en plus cher. Attardons-nous un peu sur la dernière décennie et, comme les documents budgétaires nous le permettent, sur les 5 années à venir. Le portrait est stupéfiant : en 15 ans, c’est près de 24 G $ qui seront versés dans ce fonds. Pas quelques millions, ni même 2 ou 3 milliards. Non, 24 G $.

Une véritable fortune qui n’a qu’un impact marginal sur notre niveau d’endettement, mais qui enlève des ressources bien concrètes aux services à la population. En 2006, le premier versement au Fonds s’élevait à 584 M $ et il est passé à 2 G $ cette année. En 2020, il est prévu d’y verser 3,7 G $. Chaque fois, ces sommes sont retranchées du financement des autres programmes gouvernementaux : santé, éducation, services de garde, aide sociale, logement, contrôle environnemental, développement économique, etc.

Le message du gouvernement est clair : nous préférons investir dans un fonds spéculatif que dans les services à la population.

Le plus étonnant est de voir la rapidité avec laquelle les versements au Fonds augmentent. De 2006 à 2020, on aura doit, si rien n’est fait pour changer cette tendance, à une hausse 543 % des versements annuels. Pendant ce temps le gouvernement attaque les CPE parce que les subventions pour services de garde auraient augmenté de 79 % depuis 2003 – ce qui, en plus d’être bien plus élevé que le niveau réel des hausses, laisse de côté le fait que c’est l’accroissement du nombre d’enfants en CPE qui explique qu’il se donne davantage de  subventions.

Cette année, on se vante à Québec de faire de l’éducation une priorité nationale avec un “mirobolant” 3 % d’augmentation des sommes dédiées à ce secteur. Non seulement le tiers du montant impliqué ne viendra pas de Québec, mais d’un effort “d’optimisation” imposé aux écoles, mais en plus il s’agit d’une cible risible lorsqu’on la compare au 31,8 % de hausse qu’ont enregistré les versements au Fonds des générations pour la même période.

Selon les projections, de 2006 à 2020, on parle d’une hausse annuelle moyenne 15 % de ces versements, ce qui fait du Fonds le “programme” le plus glouton du gouvernement.

De toute évidence, le contrôle des dépenses est une réalité à géométrie variable.

Par Philippe Hurteau


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