par le Groupe Mobilisation (GMob)Publié le 13 octobre 2021
Ce texte fait partie d’une série de 15 articles qui visent à faire connaître le Plan des Chantiers de la DUC, élaboré par l’équipe de Group Mobilisation (GMob) dans le cadre de la “Déclaration citoyenne universelle d’urgence climatique”, qui a été reconnue par 525 municipalités représentant 80 % de la population québécoise.
Des Universitaires (13 de 15) – Jamais ce dicton ne se sera autant vérifié, jour après jour, que par les contraintes auxquelles le Québec a dû faire face depuis mars 2020.
Si nos gouvernements avaient été davantage prévoyants et entrevu les possibles impacts d’une telle pandémie, parions qu’ils auraient tenté de mettre en place tout le nécessaire pour protéger la population et réduire au maximum les effets de la COVID-19. Mais qu’ont-ils véritablement appris de cette pandémie ?
Certes, stocker des masques N95 peut faire partie d’une stratégie de prévention, mais de quels équipements de protection aurons-nous besoin pour faire face aux inondations, aux sécheresses, aux incendies de forêt, etc. ? La catastrophe climatique aura des répercussions encore plus importantes que la pandémie sur nos conditions de vie.
Ainsi, le Lancet Countdown, réunissant 35 établissements universitaires et agences des Nations Unies, affirme “que les changements climatiques constituent la plus grande menace du 21e siècle pour la santé mondiale”.
Le réchauffement planétaire, par la hausse de la température et l’augmentation du nombre de canicules, et par ses événements météorologiques extrêmes et parfois nouveaux, a déjà des impacts sur notre santé. Outre l’incontournable hyperthermie causant baisse de productivité et décès, il faut relever les maladies respiratoires, comme l’asthme ou les allergies, exacerbées par les feux de forêt ou par l’augmentation du niveau de pollen, l’apparition de nouvelles maladies (virus du Nil occidental, maladie de Lyme, dengue), mais aussi les problèmes sociaux et de santé mentale : chocs post-traumatiques, stress, troubles anxieux, dépressions, abus de substances, violences familiales, etc. Et comme partout ailleurs, ce sont les personnes les plus démunies qui subissent et subiront, de manière disproportionnée, les “changements climatiques”.
Un rapport sur la situation au Canada (Clark et coll. 2021) souligne que “l’augmentation des décès, des maladies et des coûts en santé suit l’augmentation de l’ozone troposphérique [avec des coûts estimés] à 86 milliards de dollars par année d’ici 2050 et à 250 milliards par année d’ici 2100. Sur une période de 10 ans à la fin du siècle, les maladies respiratoires liées à l’ozone pourraient entraîner 270 000 hospitalisations et décès prématurés, soit plus que la population de la ville de Gatineau”.
Rappelons que l’ozone troposphérique est étroitement lié aux produits de combustion des hydrocarbures et à la présence de méthane, lesquels sont des polluants précurseurs de l’ozone. Particulièrement par temps chaud et ensoleillé, et près des axes routiers, l’ozone cause de l’asthme et affecte la productivité des champs.
D’ailleurs, selon la Coalition pour le climat et l’air pur, la réduction des fuites de méthane, un des précurseurs de l’ozone, préviendrait, au niveau mondial, environ 260 000 décès prématurés et 775 000 visites à l’hôpital chaque année.
Le système de Santé, par ses propres émissions, participe aussi au problème du réchauffement, mais comme pour le secteur alimentaire (production, transformation et distribution), ses émissions peuvent difficilement être réduites à zéro.
Conséquemment (tiré de la fiche C-DUC 11 du Plan de la DUC)...
Ce second chantier de résilience est extrêmement complexe. Dans un prochain texte, nous aborderons la question des structures et de la gestion d’un système de soins de santé et services sociaux plus résilient aux chocs climatiques.
Parce qu’en cette matière aussi, il vaut mieux prévenir que guérir.
* Membres du regroupement Des Universitaires
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Marc Brullemans *, Ph.D. Biophysique, Membre du Collectif scientifique sur la question du gaz de schiste et les enjeux énergétiques au Québec
Jacques Benoit *, D.E.S.S. Développement économique communautaire
Membres de GroupMobilisation (GMob) et co-rédacteurs du Plan de la DUC.